L’assonance fallace/phallus ne semble pas fondée dans la langue… Pourtant, elle est évocatrice: les deux signifiants ne renvoient-ils pas également à quelque chose de la tromperie ? Si on prend le phallos du côté de Lacan : phallus… comme objet qui manque ; mais aussi signifiant du manque et signifiant qui manque. Le phallus est la barre sur l’Autre ou sur « La » femme… (On peut, en toute logique lacanienne, dire que « l’Autre » comme « La femme » n'existe pas…)
Quelque chose dans la langue permet-il de rapprocher phallus de fallace ? Et si pas dans « la langue », pourquoi pas dans lalangue de l’analyste un peu rompu à parler avec Lacan ?
Fallace – signifie trompeur, tromperie, etc. Vient du latin fallax, mais l’étymologie (intéressante – ou plutôt, pourquoi ne pas prendre dans l’étymologie ce qui m’intéresse?) conduit vers ce qui manque, ce qui fait défaut.
Cf. (Wiktionnaire) faillir :
(Vieilli) (En parlant d’un objet) Ne pas tenir le coup.
(Vieilli) (En parlant d’une personne) Faire preuve de manquement.
Faillir à son devoir – et (par extension) Manquer à son devoir conjugal.
Peut-être qu’il faudrait rajeunir ce qui est annoncé ici vieilli ? En tout cas, par rapprochement linguistique, la fallace et le phallus sont bien semblable par l’illusion qu’ils maintiennent… si peu – qu’ils font espérer, plutôt ?
La fallace, c’est ce qui, d’avoir fait illusion, y faut, c'est-à-dire y fait défaut, y défaille, à un moment – n’est-ce pas semblable au phallus qui, dans sa meilleure version lacanienne, ne s’avance comme objet, que pourvu de la marque du manque : -φ. Le phallus, comme objet du manque, est bien, radicalement, l’objet qui manque; il n'est atteint que dans sa fallace.
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